jeudi 27 août 2009

Les soeurs



Le corps de sa jeune soeur sort du mur tout doucement, elle apparaît au milieu d'une pièce à la lumière entrouverte
On est en été puisque ses bras sont nus et ses jambes solaires.
Elle est toi sans le comprendre
Mis au jour sous le faisceau, ses cheveux aussi fins que la soie se mélangent aux poussières du jour et se prennent pour des planctons dérivant. Je revois Judith et le marais de nuit. Les crapauds sifflent leurs airs de flûte, énervés de ne pas trouver le sommeil.
Parfumée par un piano sous l'arbre du lac, elle apprenait ce matin les Chevaux de Bois en s'appliquant pour ne pas disparaître de la photo.
Tu lui as demandé de prendre la pose sur ce lit de paille, dans cette chambre éclairée par l'été
Elle s'écorche de la vie qui la quitte chaque nuit quand la fenêtre et le soleil se taisent
Quand la maison dort, elle s'approche transparente de la lisière de l'étang, pieds nus, et défie la peur d'une mélancolie à venir
Et ce livre que tu poses dans ses mains
elle ne le lira donc jamais
.
Photo Alice de S.

3 commentaires:

  1. Je crois que je vais prendre l'habitude de te lire.

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  2. C'est chambre écoeurée par l'été qui faut dire! Ecairée...connait pas
    Beau pouem willi the one!
    O

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