mercredi 27 août 2014

à la racine


A la racine, sous terre, là où naître n’est pas encore visible aux yeux, aux oreilles, aux doigts. En contrepoint, les poissons chantent depuis le grand lac presqu’indien. To a deeper mystery. Faire face aux vies à féconder.

Au fil des ondes lentes, où, la moindre goutte tombée résonne des nuits entières, des ondes entrechoquées pourraient attirer les poissons et les faire chanter.

La peur noire, leur peau, noire, ainsi que le sol où demeure fixe, inarrachable, la racine. Collé à la terre, je suis un indien des plaines, j’écoute l’eau du lac fécondée du chant des poissons. Un rêve, un lac, ne naît pas, ne meurt pas. 


jeudi 17 juillet 2014

Tue-dada !


Ce qui empêche le poème d’être lu : le temps de la répétition et de l’imprégnation. 
Devoir assigné au simili poème : bouleverser immédiatement, prendre à la gorge, émotionner, commotionner, plutôt qu’attendre, qu’entendre. Deux instants. Deux pauses. Reprenons. Souriez. Sauriez-vous dire un poème ?

"Il revient des lots de mots dans le dos, etc."
"Par les villages, j’ai suivi la trace du veilleur qui dépose l’aube, etc."

Rien n’est neuf, rien n’est révolution. Ou tout au plus, le sang et la confusion.  Mais pas de progrès. aucun, jamais. Les mots, la polis sont des grands-pères puants, oubliés, puis retrouvés bébés baveux des siècles plus tard. Cracheurs de glaires, morveux, merdeux, ils se croient neufs et nous les croyons purs et vierges, avant que leur haleine de vieux pestilentiels ne revienne nous souffler les vers vieux les slogans la harangue la haine.

Alors si nous sommes poètes vraiment, nous ne pouvons faire autrement que parler pour nous, trop honteux à l’idée d’être lus. Et ce n’est qu’en cachant la poésie au plus enfoui des enfouissements que pourront naître, pour une seconde, la nécessité d’un poème, et les yeux des gens.

lundi 3 mars 2014

La nuit d'aspic

La nuit d’aspic, la louve, la mare d’astringence : laquelle compte ?

Le texte est la naissance de l’autre espace, le commencement des résonances, qu’elles s’épanouissent en fragments, qu’elles charpentent le temps nouveau.


Cela posé, par quel biais le mot et le sens pénètrent-ils la résine de l’âme, se fondent-ils dans la sève de l’être ? 
Est-ce le spectaculaire, l’impressionnant, le sang chaud du poème, la grandeur de l’esprit, l’hugolien ou l’héroïsme de l’insignifiant, de ses marelles invécues, minuscules.
Entre les possédés et les saints.