Ce qui
empêche le poème d’être lu : le temps de la répétition et de l’imprégnation.
Devoir assigné au simili poème : bouleverser immédiatement, prendre à la gorge, émotionner, commotionner, plutôt qu’attendre, qu’entendre. Deux instants. Deux pauses. Reprenons. Souriez. Sauriez-vous dire un poème ?
Devoir assigné au simili poème : bouleverser immédiatement, prendre à la gorge, émotionner, commotionner, plutôt qu’attendre, qu’entendre. Deux instants. Deux pauses. Reprenons. Souriez. Sauriez-vous dire un poème ?
"Il revient des lots de mots dans le dos, etc."
"Par les villages, j’ai suivi la trace du veilleur qui
dépose l’aube, etc."
Rien n’est
neuf, rien n’est révolution. Ou tout au plus, le sang et la confusion. Mais pas de progrès. aucun, jamais. Les mots,
la polis sont des grands-pères puants, oubliés, puis retrouvés bébés baveux des
siècles plus tard. Cracheurs de glaires, morveux, merdeux, ils se croient neufs et nous les croyons purs et vierges, avant que leur haleine de vieux
pestilentiels ne revienne nous souffler les vers vieux les slogans la harangue
la haine.
Alors si
nous sommes poètes vraiment, nous ne pouvons faire autrement que parler pour
nous, trop honteux à l’idée d’être lus. Et ce n’est qu’en cachant la poésie au
plus enfoui des enfouissements que pourront naître, pour une seconde, la nécessité d’un
poème, et les yeux des gens.
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