mercredi 30 mars 2011

Passé le rivage

D’étranges corsets de mousse emprisonnent la pierre depuis que mars de verre a décidé de clore l’hiver.

L’évanoui, à la surface verte des eaux, se laisse flotter entre l’eau pale et l’azur

Des masures, des chaines de port, des marais asséchés.

A qui viendrait l’idée de revenir avant l’été dans les écoulements nauséeux de la terre

Sinon mes enfants près de moi. Ils entouraient hier matin encore le bon Jésus de tout leur cœur ultramarin.

Pétris des glaises violentes, de l’argile de ton ventre, ces petits anges en bottes faisaient avec leurs doigts sablés des chapelets de coques pour que nous puissions prier ensemble les infinis baisers de toi

Tombant les uns sur les autres en rire puis en pleurs je voudrais bien parfois que mes colères aient ressemblé aux leurs.

Nous marcherons ensemble à peine plus d’une heure avant que la pluie, décidément, ne nous pousse à quitter l’extérieur.

Les mains petites et minuscules passent une à une la paume et puis les doigts sur les lichens rêches du rivage. Et passé le rivage il restera peut-être une de celles là pour écrire un peu plus loin que moi