vendredi 25 septembre 2009

Hostie



Chagall, à demi endormi, qu’un coup de vent souffle

A l’étang mirifique

Mule et femme de chair quittent la plaine pour venir boire à la lune

Ivre, c’est bien ivre qu’il est de les regarder ainsi

Lascifs et chamarrés

Languissant de n’être pas encore centaures par leurs ébats consommés

Entendre, voir et peindre, un baiser sur la toile et le rêve de rêver

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mercredi 23 septembre 2009

Les dessins



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En un mouvement tracé au mur du ciel, elle sort les couleurs de ses doigts de chair

Elle jaillit au son des arbres, des rides d’homme, des poses noires


Je dormais alors bien trop souvent la nuit

Et ne savais pas encore que ma peau serait un jour lavis

Sainte Marie mère des yeux

Regarde les médailles et les portraits miraculeux

Les crayons, les couleurs

Là-bas courbe l’amour et les dessins du vent


Les feuilles tombent des tables

Au lendemain et à l’hier

La voir gommer le monde et le repeindre en terre sienne

......

lundi 21 septembre 2009

La seconde nuit

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L’œil rond de la nuit s’écoule en faisceaux et fanes brillantes au tamis des bouleaux

Eux, les fantômes de pleine lune attendent des cavaliers d’Ems et des coursiers hagards

Lune d’après nuit
Quand tu fixais ta pupille dilatée sur nos guerres boueuses,
Que voyais-tu ?

vendredi 18 septembre 2009

La nuit

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Pour un feu soufflant à moi depuis la vallée

La nuit borde et approche

De nuit

Je repense à la nuit où je te regardais sans cesser

Où je te regardais aux lueurs premières

De la nuit

Quand je n’avais de cesse de te regarder

Jusqu’aux derniers gris

Tons de nuit

Je me disais qu’on regarde bien la mer et les étoiles

Et que ton visage les valait tout autant

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Pour une fumée soufflée à moi depuis la vallée

Le refuge, le foyer

L’effet d’une route

La forêt aux toits lavés de brume

L’automne où le ciel figé en un gris de Manche rend la terre grasse et dure

Le beau métier d’être accrocheur d’étoiles

jeudi 17 septembre 2009

Hobart



On y arrive doucement, le soir se mérite autant qu’un repas.
Les pieds sur un sol plus dur à l’approche de la nuit, l’hiver n’est pas encore si lointain
Je suis déjà venu dans cette Tasmanie, dans ce Canada, dans ces terres andines mais j’avais oublié tout le prix de les marcher et de les chanter
Que ce soit par la voie des rivières ou par le bruit des forêts de mâts, la mer surveille et continue d’attendre tendrement

Ici, conquérir et s’agenouiller

Se taire et, tout le jour, prier

mardi 8 septembre 2009

Le Marinier



Je suis amoureux d’un temps sans heure. Marinier de toujours, je traque l’huitrier, le cormoran, le geai de mer avec mes mots. Le ciel est couché sur la terre comme un drap quand sonne l’heure du départ et du chalut. Adieu, aterre, amer qui sent le fond de cale. Le nuage empli de sel et de poissons chute parfois sur nous lorsqu’il ne passe pas son chemin maudit.

Moi qui n’ai jamais eu d’argent, moi qui n’ai jamais été sobre, moi que les enfants repoussent, je dors sur le pont ou dans les auberges des veufs. On ne sait plus mon nom sur terre et l’on me jette comme une larme par-dessus bord dès que vient la houle et le roulis