jeudi 5 septembre 2013

Espace n°2

La verticale monte et descend. Il n’y a qu’à tendre la tête pour jauger la distance qui sépare le haut du  bas.
Je suis venu ce matin, à l’appel du loup, j’ai préparé mon visage et mes qualités alignées.
Face à moi, là-haut, la liste est sans surprise, je trouverai la suffisance ou l’aménité, la fausseté ou la compassion.  
La structure ne connaît pas l’opaque, tout est ici fait pour qu’on y voit  comme en plein jour, et sans entrave, du squelette au moindre animalcule de personnel courbé sous le poids d’une charge à horaires fixes. C’est le fruit de l’époque, le monde qui veut cela. Entre les arcs de métal consciencieusement peints de blanc, les vitrages les plus clairs et les plus larges qui soient ouvrent le champ à toutes vues. Et l’illusion du jour et de l’air place l’endroit au-dessus de tout soupçon.
Dans quelques instants, je passerai de bas en haut par un sas à peine plus grand qu’une boite. L’ascenseur lui-même est transparent.
Défense de se jeter un dernier regard.
Tenu de regarder au loin pour ne pas perdre la face.
Le conscient des mots se retire calmement de moi,
L’idée que chaque employé me regarde m’élever souffle l’écume de moi,

Un nuage a fondu au soleil, c’était tout ce qui restait d’obstacle, je regarde la lumière envahir pour de bon tout l’espace, pas un recoin qui ne soit inondé, partout, oh les villes épuisées. 

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