mardi 26 janvier 2010

L'ancre à ton oreille




Sous ton oreille l’océan a pris rivage,

Dans ce creux doux, il prépare les traversées de la nuit,

Dans les forêts de sel et les bars où j’ai cessé de te chercher


Sous ton oreille, la mer a pris racine

Je revois les errances rêvées des pleines nuits à gîter des années entre nous

Les années, agitées à la hune, gonflées des tonnes de tasses que je bus en veillant.

Que je bus sans cracher. Que je bus en dormant.


Rouleaux de boucles rousses à tes oreilles

Etouffant par à-coups ce que l’encre a gravé sous ta peau


Je rêve bien des jours à ce jour qui me rapprocherait

Du calme d’un port roulant sans tanguer

Fermement amarré, firmament doux de lait

Sans ancre et sans danger


Mais sans toi, tu le sais, je m’ennuie

Que valent les fièvres des cargos sans la nuit ?



Photo Williwan

3 commentaires:

  1. Le tumulte des eaux dansantes s'oubliera
    Mais comme la tempête
    déchire les voiles
    Le voyage marque une pause

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  2. Ca fait très Confucius! :)
    Qui voit son mât se casser la gueule
    Risque fort de finir à la rame

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